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MOOC @ddict? - webinaire 2 - Moi et le numérique - bonus

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Donc, suite à l'exposé en direct, on fait un petit bonus avec des questions qui étaient sur Twitter (oui, sur Twitter) et qu'on n'a pas eu le temps de traiter mais qui sont très intéressantes! Donc, il y a une question à propos des entreprises françaises, et pas que françaises d'ailleurs, c'est un peu général, qui se jettent à tout va sur les projets digital, les services, le Big Data, les objets connectés. Est-ce grave docteur? Et surtout qu'est-ce que ça traduit derrière?
Bon et bien cette question, elle est assez typique des représentations sociales du numérique puisque en effet, et des discours, que l'on entonne au sujet du numérique, puisqu'il y a toute une prose managériale qui prône la transformation numérique, qui menace de disruption tous ceux qui ne passeraient pas au numérique et on voit bien donc, c'est un lexique un peu violent, un peu injonctif et ça, évidemment, ça va alimenter toute une vision du numérique comme finalement quelque chose qui s'impose aux acteurs, une course de vitesse dans laquelle ils vont toujours être plus ou moins en retard s'ils ne sont pas assez jeunes, et avec tout cet imaginaire et ces discours, on peut comprendre en effet, et bien, qu'on nous pose des questions de "est-ce grave?", "j'ai peur!", qu'on soit finalement dans une relation quelque peu en effet pathologisée par rapport au numérique. Tant que ce type de discours, ce lexique, un peu violent sera usé à tort et à travers puisque, comme on a dit tout à l'heure, le numérique, c'est trivial, tout le monde en a un usage et c'est une révolution qui s'est banalisée, qui continue à innover mais qui se fait avec les... qui doit se faire avec les acteurs, avec des normes qu'ils réinventent par eux-mêmes et donc, voilà! Cette peur du numérique est cultivée dans ce type de discours, de représentation et sans ce lexique, me semble aussi un peu problématique et extrêmement typique, voilà!
Alors, moi, ça m'évoque un commentaire, c'est sympa, je j'avais pas préparé! Mais ce sont vraiment des questions d'échelle, c'est-à-dire que dans le domaine de la santé, pour les les années qui viennent, dans l'année qui vient, dans cinq mois on bascule le dossier des patients qu'on a à l'hôpital, sur la version numérique. Moi, ça ne me pose aucun souci et je trouve que c'est un progrès formidable, mes collègues infirmiers ou médecins de 50 ans et plus, y voient une entrave à leur fonctionnement et quelque chose d'extrêmement pénible et douloureux parce qu'ils sont pas habitués, ils sont bien moins habitués à l'outil. Du coup, autant je pense qu'au niveau global, c'est plutôt une très bonne chose parce que, voilà, on ne va pas détailler mais ça ça va aider à plein de choses à mon avis, au fur à mesure, et comme les générations vont se renouveler, on voit bien que ça va être fonctionnel et bien aidant pour la gestion des informations qui sont contenues dans un dossier médical. Après il y a les questions techniques de secret, de droit de sécurité, qui sont encore autre chose. Mais, dans la pratique des pré retraités actuels, on va se donner une frange de cinq ans juste avant la retraite, et bien, c'est quelque chose qui va clairement transformer leur pratique et qui va les mettre en difficulté. Le bien global va créer des difficultés, des douleurs qui sont individuelles, qui ne sont pas des difficultés de l'ordre de la disqualification que vous signifiez tout à l'heure en disant vous n'êtes pas capable" mais ça rejoint quand même ces notions là et ça va créer de la souffrance individuellement.
Et puis, une dernière question sur l'étude PELLEAS qui est sortie sur le Web, et qui évaluait les pratiques d'adolescents, enfin de collégiens et de lycéens, donc il y avait 2000 élèves et a montré que 14% de ces élèves pouvaient présenter en usage problématique aux jeux vidéo. Donc le commentaire me dit: "c'est énorme! Est-ce que les jeunes sont plus à risque et que les adultes?
Alors je ne pense pas que les jeunes soient plus à risques que les adultes, comme je le disais tout à l'heure. La moyenne d'âge des consultants dans le service laisse montrer à ça. Après, le jeune adolescent est plus à risques d'addiction, ça, on le sait, ce sont les phases d'initiation de ces problématiques là, et on a tout intérêt à se consacrer dans un développement individuel, dans un parcours de soins d'un patient potentiel et tout ça... De se focaliser sur une frange de population adolescente, parce que c'est souvent à ce moment là qui va falloir réussir à, justement, capter la situation autant que faire se peut, d'abord dans le corps en général puis éventuellement dans le corps médical si c'est grave pour essayer de faire en sorte d'aider le patient à se réorienter vers un processus non pathologique. La question de l'étude PELLEAS, moi je la trouve très intéressante! Un papier qui vient de sortir dans une revue assez générale qui s'appelle "Tendances"... enfin, ça a été publié là dedans, mais c'est une pré-étude encore, ce ne sont pas les résultats définitifs, mais elle soulève plein de questions et c'est une... j'allais dire, méthodologiquement, une étude qui est quand même assez intéressante et plutôt très bien faite avec un corps de sujets identifié, étudié, qui est qui satisfaisant, 2000 élèves de collèges/ lycées, c'est plutôt intéressant! Après, elle va se confronter justement à des difficultés de l'objet, à savoir un objet qui est mal défini, je ne dis pas non identifié, c'est pas un ovni! Il est mal défini parce qu'effectivement, très mouvant, et avec une étude, une modalité d'étude, qui se passe par questionnaire et auto-questionnaire. Et les questionnaires eux aussi sont mal définis, on ne va pas cacher qu' effectivement, il y a encore des... sûrement des appuis méthodologiques plus poussés à faire, à réaliser pour qu'on ait des questionnaires qui soient plus validés d'un point de vue statistique... Donc qui sont éventuellement critiquables, mais il n'empêche que toutes les études sont concordantes, on retrouve entre 0-5 et 13, on peut même aller jusqu'à 15 dans certaines études j'imagine, par cette évaluation là, qui est une évaluation qui peut aussi être corroborée par des évaluations cliniques d'individus, une frange de patients enfin... oui! De patients pour le coup, d'individus en tout cas, qui vont avoir des usages problématique et éventuellement pathologiques et, PELLEAS permet de décrire un peu ces patients là, et définir les tenants et les aboutissants de ces situations là.
Dans cette question, on retrouve quand même de l'imaginaire du péril jeune, que les jeunes sont une population à risque et que, le numérique, a surenchéri dans cette panique morale vis à vis de la jeunesse, qui ne date pas d'aujourd'hui. Donc, ce que qu'il faut absolument dire, c'est que, et bien... enfin... ce qu'il faut absolument dire, c'est ne regardez pas vos enfants comme des mutants mais regardez les comme vos enfants! Le numérique n'a pas transformé vos enfants en mutants, en êtres étranges, ça reste vos enfants! Et donc continuez à interagir avec eux, continuez à vous intéresser à leur personnalité, leur subjectivité, regardez avec eux les vidéos de Norman et Cyprien parce que après tout, c'est assez drôle...! Et donc, continuez à interagir et surtout ne vous laissez pas abuser par tout un discours et des représentations qui vous isolent en fait, de vos enfants. Le numérique n'a pas transformé vos enfants.
Je suis tout à fait d'accord et malheureusement, on est obligé de constater justement, que, pour les patients qui viennent en consult', encore une fois, c'est avec un biais évident de sélection. Les parents les regardent comme des mutants, c'est- à-dire qu'effectivement, c'est un risque qui est majeur, et de la courte expérience que je peux avoir, il me semble, qu'un parent d'ado qui fait du binge drinking, qui va consommer de l'alcool à foison et avec des problématiques, d'ado qui va être dans le cannabis, d'ado qui va commencer à fumer, d'ado qui sur utilise la télévision, qui pourrait elle, pourquoi pas, être comparable au numérique. Il va réussir à avoir des représentations et une capacité de poser certaines limites qui est à peu près correcte pour le jeu vidéo, parce qu'il y a cette fracture générationnelle d'usage et d'incapacité de maîtriser l'outil de la part des parents, on voit des parents qui sont paniqués ou incapables! Des fois, il n'y a pas de charge anxieuse, donc ils sont juste pas du tout en capacité d'aller poser les limites et on sait pas trop pourquoi... enfin si! On a des, justement, des idées sur cette notion de fracture numérique mais ils ne réussissent pas du tout à contenir par un modèle éducatif, enfin par une une éducation toute banale pourtant, ce phénomène et de cet usage.
Donc il ne faut pas surenchérir dans tous ces discours anxiogènes sur le numérique et donc, pas pathologiser là où il n' y a pas de problème médical plus avant. Il faut vraiment garder autour de ces questions et donc je pense que le MOOC est utile à cet égard!
Justement, par rapport à parent/enfant, moi, je me pose la question, il y a aussi beaucoup de parents qui sont des joueurs parce que maintenant c'est la génération qui est arrivée, la génération qui a joué dans les années 70-80, ce sont des parents déjà parfois d'ados qui peuvent avoir soit des pratiques qui maîtrisent, il peut y avoir des questions de jalousie, ils veulent se garder la console pour eux et veulent pas la passer aux enfants. Donc ça va aussi changer les pratiques...! Et bien, je crois qu'on va s'arrêter là! Merci, et à la semaine prochaine!