Que savez-vous des algorithmes PageRank et EdgeRank ?
Les réseaux sociaux accros aux algorithmes
Extrait d'un article du Monde en ligne, 25/11/14
"Zeynep Tufekci, chercheuse associée au Centre pour l’étude des politiques technologiques de Princeton. Au moment des émeutes à Ferguson, après le meurtre d’un jeune Noir par un policier, cette sociologue s’est étonnée que les informations partagées instantanément sur Twitter n’émergent que le lendemain sur Facebook, en raison des paramètres de son algorithme. L’occasion pour la chercheuse de s’interroger sur la manipulation potentielle et l’absence de transparence quant au fonctionnement de cet algorithme.
« Décision éditoriale »
Appelé EdgeRank, l’algorithme de Facebook se fonde sur près de 100 000 paramètres différents pour déterminer ce qui est montré ou non à ses utilisateurs dans leur fil d’actualité. Ce qui fait dire à Emily Bell que « l’homme de médias le plus puissant en ce moment est Greg Marra, le responsable produit du Newsfeed de Facebook. »
Les critiques envers ce « newsfeed » se sont multipliées ces dernières semaines, par exemple à l’occasion d’une étude réalisée en modifiant les messages montrés à certains utilisateurs pour mesurer l’influence de ces messages sur leur humeur. Ou encore après une autre étude estimant que Facebook pouvait jouer un rôle – marginal – sur l’abstention.
Cet affichage calculé des contenus n’est pas l’apanage de Facebook. Récemment, Twitter a annoncé pouvoir ajouter dans les flux de ses utilisateurs des messages de personnes qu’ils ne suivent pas.
« A chaque fois qu’un algorithme est modifié, une décision éditoriale est prise », juge Mme Bell. Parmi les solutions qu’elle préconise : avoir des journalistes capables de faire de la rétro-ingéniérie sur les algorithmes, de demander plus de transparence à ces entreprises – alors que leurs algorithmes sont parmi les secrets industriels les mieux gardés – et de créer de nouvelles plateformes."