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Semaine 5 / 2.2 Q4 : Cadre légal

Réfléchissez au rapport qu’entretiennent les grandes entreprises du numérique avec la loi des états.

Bonjour, Merci de répondre à ce message pour saisir votre contribution. Damien Aubert, membre de l'équipe technique.

Réfléchissez au rapport qu’entretiennent les grandes entreprises du numérique avec la loi des états.

Pour moi il est clair que les grandes entreprises supranationales du numérique, comme la plupart des multi-nationnales, font fi au maximum des lois des états, sauf peut être ce celles des Etats Unis où la plupart sont implantées. Le respect de la vie privvée est ainsi bafoué et les règles économiques détournées. Voici en complément une citation extraite de l'ouvrage récemment paru de Fred Turner intitulé "Aux sources de l'utopie numérique." : "Chez Google, la différence entre les revenus des chefs et ceux des employés – dans les cuisines par exemple – est proprement inhumaine. Or, il y a beaucoup de gens dans les cuisines de Google. Aux dernières nouvelles, ils gagnaient 12 dollars de l’heure. Ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas avoir d’assurance maladie, les compagnies d’assurance la leur refusent avec un salaire pareil. Or, ils travaillent dans l’entreprise la plus riche d’Amérique. L’Etat fédéral n’agit pas. Car Google a œuvré très finement et a convaincu les politiques qu’il est une entreprise à part, l’avenir de l’économie. Google passe son temps à dire aux politiques : “ Vous ne comprenez rien à ce que nous faisons. Nous, on est en train de changer le monde. Laissez-nous tranquilles. ” Et puis la Californie, c’est à 3 000 km de Washington. C’est très loin. Presque en dehors du pays. Et Google utilise ça avec beaucoup d’habileté. C’est comme une nouvelle frontière. -Si vous arrivez à apparaître comme le héros du rêve américain le plus profond, qui va oser vous défier ? Qui va oser vous imposer des règles ?- » (c'est moi qui souligne)

Réfléchissez au rapport qu’entretiennent les grandes entreprises du numérique avec la loi des états.

La différence entre une entreprise qui réussit et une entreprise qui échoue tient à la capacité de la première à exploiter à son avantage son environnement. Dans le cas de la législation, une "bonne" entreprise contournera un maximum de lois afin de gagner des avantages déterminants sur ses concurrents. Dès lors, seules les entreprises les moins respectueuses de la loi (ou celles qui savent le mieux en exploiter les failles) perdureront. C'est un principe de sélection naturelle : le plus adapté survit, les autres disparaissent. D'où la quasi-domination de sociétés sans scrupule sur le marché mondial. Toutes les entreprises moins agressives se sont faites "mangées". Cela signifie également qu'on ne peut reprocher à une entreprise de contourner la loi à son avantage, car elle y joue son existence. Soit elle gruge, soit elle disparait. On ne peut donc pas imposer aux entreprises des carcans législatifs toujours plus restrictifs, tout en les laissant dans un environnement économique qui favorisent les coups les plus tordus. Il faut repenser un système économique qui soutient les entreprises respectueuses des lois, au lieu d'un système qui favorisent celles qui savent contourner les-dites lois. Pour en revenir au sujet de base, les lois des pays ne sont pas toujours positives. On le voit avec la relation "compliquée" qu'entretient Microsoft (ou Google) avec la Chine. Ou les déboires de Netflix en France avec sa chronologie des médias ubuesque (taillée sur mesure pour les majors de l'audiovisuel français, un autre exemple de lobbying economico-législatif). Youtube ne respecte pas toujours la loi de certains pays totalitaires, de même que Facebook, notamment en période révolutionnaire (cf les révolutions arabes). Il faut relever enfin que si les multinationales délocalisent leur siège social dans les paradis fiscaux, c'est que ces paradis fiscaux en profitent eux-aussi. Ce qui est un inconvénient pour un pays devient un avantage pour un autre. En conclusion, je considère qu'il est trop manichéen de penser "entreprise qui viole la loi = mauvaise entreprise". La réalité est beaucoup plus contrastée, car on demande à une entreprise mondialisée d'être à la fois la plus performante et la moins agressive ... en fonction de l'appréciation de chacun et des opinions du moment.

Réfléchissez au rapport qu’entretiennent les grandes entreprises du numérique avec la loi des états.

Bonjour, Je trouve votre analyse intéressante mais la comparaison avec la selection naturelle me gène beaucoup, dans la mesure où le "darwinisme social ou économique" est une véritable entorse à la théorie de Darwin, comme l'explique dans ses livres Franz de Waal, car cela tend à naturaliser (biologiser) des choses qui ne le sont pas, puisque tout ce qui touche à l'économie est culturel. Guillaume

Réfléchissez au rapport qu’entretiennent les grandes entreprises du numérique avec la loi des états.

Philosophie Magazine a publié en octobre 2014 un numéro sur la Silicon Valley. On y trouve notamment un article sur --Patri Friedman--, ancien ingénieur chez Google et petit fils du libertarien Milton Friedman. Anarchiste, cet ingénieur promeut la création de plateformes marines émancipées de la tutelle des Etats où l'on pourrait expérimenter de nouvelles formes de société et de rapports d'échanges. Ce type d'ambition montre assez bien l'horizon utopiste et libertaire - voire libertarien - dans lequel s'inscrit le développement de ces nouvelles technologies et la logique économique qui les accompagne. …. --«Il y a tellement de choses importantes et enthousiasmantes que nous pourrions faire, mais nous en sommes empêchés parce qu’elles sont illégales»--, déplorait Larry Page, fondateur de Google …. [lire la suite sur les îles flottantes ultra libérales][1] [1]: http://www.humanite.fr/patri-friedman-petit-fils-de-flotte-en-eau-ultraliberale-550733

Réfléchissez au rapport qu’entretiennent les grandes entreprises du numérique avec la loi des états.

Elles se doivent d'être dans une communication permanente pour avoir des rapports efficaces, communicationnels pour échanger sur ce qu'elles ont le droit de faire, et comment le faire, et surtout des organismes sont là aussi pour vérifier qu'il ne suffit pas de le dire et de faire semblant de le faire, pour défendre les intérêts des internautes. L'assemblée nationale travaille sur le sujet. Le CNNUM (conseil national du numérique) Le CIGREF.fr (réseau pour les entreprises) publie un rapport.voir également le site : www.forum-modernites.org Pour plus d'informations