Addiction = poison ou antidote ?
Il y a (...) un glissement intéressant du pharmakos humain au terme de pharmakon remède. En grec classique, le pharmakon signifie le poison et son antidote, le mal été son remède, et finalement toute substance capable d'exercer une action très favorable ou très défavorable selon les cas, les circonstances et les doses employées (médecine des semblables et des opposés d'Hippocrate).
Le pharmakon est une drogue magique ambiguë dont les hommes ordinaires doivent laisser la manipulation à ceux qui jouissent de connaissances exceptionnelles, voire surnaturelles : prêtres, magiciens, chamans, médecins...
Dans la nature on retrouve souvent le poison et son anti-dote , la ronce qui vous griffe les jambes à sang et le plantain plante des caniveaux qui mit sur la plaie la soigne, l'apaise et la cautérise.
L'addiction amène :
quatre types d’usage :
· simple,
· à risque (peut provoquer des accidents),
· nocif (consommation répétée mais sans dépendance),
· avec dépendance (impossible d’arrêter la consommation même en le voulant).
Dans tout produit se pose la question de l'usage que j'en fait.
Faut-il passer par la panne d'électricité ou le dijoncteur qui saute pour m'arrêter de compulser mon ordi ou smarphone ou bien mon seuil de fatigue me dit qu'il faut que j'appuie sur le bouton d'arrêt ou bien je le compulse en croisant les informations sur une encyclopédie ou une discussion avec un proche ou ami ?
Est-ce que je peux comparer mon ou mes addictions : "jeux vidéos, apéritif, petite bière 5 à 6 fois par jour, tabac, 1 cigarette, 15 à 20 cigarette / jour , prise de cocaîne ou chanvre, course à pied de type marathon ou de type balade en forêt ?
Est-ce que je suis conscient de l'état nocif que cela peut avoir sur mes organes, mon entourage (dispute, anxiété, agressivité ?
Sommes-nous égaux face à l'addiction (sexe, morphologie, endurance, volonté ?)
Est-ce que l'addiction créée forcément de l'isolement, une dénaturation du réel ?