Donc euh... Bonjour à tous et bienvenue à cette euh
cinquième webinaire du mooc addict en direct
euh du chantier euh du bâtiment des chantiers navals à Nantes et en
diffusion streaming sur sur internet sur livestream notamment.
Avec nous aujourd'hui nous avons une seule invitée qui est
Sophie Jeheh. Bonjour! puisque Bernard stiegler n'a pas pu venir et que
nous n'avons pas réussi à trouver que remplaçant en deux jours
Philippe Descamps et moi -même Yannick Prié seront les animateurs
de ce webinaire. Alors tout d'abord quelques petites
informations générales comme toutes les semaines sur sur le mooc
euh nous sommes maintenant à l'avant dernière semaine du mooc
donc la prochaine semaine sera la dernière nous euh un certain
de synthèses sont disponibles donc nous incitons les gens
qui n'ont pas pu participer à une semaine à aller consulter les
sentez qui sont relativement complètes sur ce qu'il s'est dit et ce qu'il s'est
passé au moins euh du du mardi au lundi et puis nous sommes encore
en train de réfléchir à la manière dont nous allons conclure ce mooc
déja entre nous pour décider un peu de des des suites que nous
que nous donnerons parce qu'il y aura des suites et puis nous pouvons
déjà dire que il y aura sans doute un événement festif auquel les nantais
participants du mooc seront invités. Alors cette semaine 5 du mooc
avait pour objectif de réfléchir et a toujours pour objectif de
réfléchir à l'évolution récente du numérique en prenant en en
prenant en compte le côté économique le côté marketing, le côté
publicitaire notamment en s'intéressant un certain nombre de
choses telles que le le captage de l'attention par un certain nombre
d'entreprises, les traces que nous laissons sur Internet de façon plus
ou moins volontaire. La question de la légalité des des
pratiques des entreprises donc entre euh on va dire le les
multinationales, les entreprises transnationales et le droit euh
national, euh éventuellement les dérives liées à à l'utilisation
des traces y compris politiquement et enfin en essayant
de voir aussi tout ce qui était euh quelles quelles étaient les
entreprises qui euh qui utilisaient ces traces euh quelles étaient les
entreprises concernées en fait qui avaient finalement une
influence sur nos vies et quels étaient leurs objectifs avoués ou ou
ou non avoués. Donc du coup l'idée générale de de cette semaine c'était
de réfléchir ensemble en allant notamment enquêter sur internet parce
que on est évidemment pas les premiers à se poser ces questions et en
allant finalement rechercher en quoi ces pratique, ces
ambitions de ces grandes entreprises finalement euh
changent notre par rapport euh à à nous mêmes et et à la société.
par exemple du côté de de l'intimité mais aussi dans d'autres d'autres
d'autres domaines qu'on peut qu'on peut aller voir et du coup la
question est: Est ce qu'il n'y aurait pas de nouvelles formes de dépendance
pour revenir sur finalement l'addiction, de nouvelles formes de
dépendances liée à euh ces entreprises ou à ses services qui
sont qui sont offert sur Internet et si on peut parler de dépendance
quels seraient les mécanismes de cette dépendance et finalement une
question un peu plus générale qu'est ce qu'est ce que nous pouvons,
qu'est ce que nous devons faire à ce à ce sujet puisque nous sommes des
victimes dépendantes toujours plus ou moins volontaire donc la discussion
a d'ores et déjà commencé sur euh sur la plate-forme fun et
Philippe va nous faire un petit un petit résumé de ce qui s'est dit
jusqu'à maintenant.
Oui, bonjour à tous donc un-un une sorte de mini
bilan des des échanges qui ont eu lieu sur finalement cette
semaine effectivement comme tu le disais se différencie des
précédentes, il s'agit plutôt de réfléchir je dirais aux usages
qui sont faits de nos usages hein alors qu'avant on réfléchissait sur
nos usages. Alors le nuage de mots n'est pas encore terminé mais déjà hier
il y avait des choses intéressantes qui qui se dégageaient. Alors il y a un
mot qui se dégage clairement au dessus de tous les autres c'est
Google suivi euh d'assez loin déjà quand même par Apple, Facebook
puis Amazone puis, c'était hier hein peut etre ça a changé ce matin, réseaux
sociaux et publicité. A la question qui serait les euh qui pourrait donc
aujourd'hui être désignée sous le terme de dealers du numérique, excusez moi.
Donc il est clair que dans l'esprit de la majorité le le
premier qui pose question euh qui est aussi à maints
égards le plus pratique c'est Google et puis il y a des oubliés
euh j'ai envie de dire comme par exemple les grands jeux comme
Word of Warcraft qui sont aussi des réseaux sociaux qui ne sont cités qu'une seule
fois je crois ou même comme Candy crush qui qui pose question puisque en
parlant d'addiction il a quand même été étudié un peu pour pour
euh pour être addictogènes. Voilà et et puis il y a il y en a
qui sont qui sont peut peut nommés comme euh yahou mais qui à mon avis
euh sont sont du même dans le même type de fonctionnement. Ensuite pour
faire vite: à la première question, je vais répéter les questions quand
même systématiquement c'est peut etre mieux, Que diriez vous de la manière dont
notre attention est captée, orientée et utilisée dans nos usages du
numérique? Trouvez vous que la publicité et les modes de marketing
sont dans leur usage actuel bienvenus ou trop envahissants? Alors
à cette première question Catherine a relevé le côté massif et intrusif
de la captation de notre attention, pas seulement captée dans les temps
morts nous dit -elle merci et mais aussi dans le dans dans les
temps de disponibilité par exemple quand on est sur un quai de métroou entre
deux émissions de télé mais elle est captée par détournement de la tâche
que nous sommes en train de réalise , là on parle du numérique spécifiquement.
Elle note que les internautes adoptent des stratégies défensives face à ces
nouvelles stratégies de plus en plus séductrices, ciblées et intrusives.
Sylvie pointe notre liberté de réaction face à ces intrusions
en s'y exposant le moins possible et en développant ce qu'elle appelle
une ignorance active à son égard. Carole euh, beaucoup de femmes sur cette
question je crois pas d'homme même, enfin quand j'ai j'ai
regardé, Carole insiste sur le fait que notre attention est captée par
le prisme du registre affectif bon effectivement on a peut être envie
de dire que de manière générale la publicité c'est c'est c'est
ce registre qui vient souvent en premier. On flatte nos pulsions si je
puis dire. Alors je la cite "si le numérique a tant de succès c'est
parce qu'il sait surfer sur les émotions des gens" cela donne
nous dit -elle l'illusion du bonheur et l'illusion que c'est à
l'extérieur de nous que la réponse du bien-être va se trouver. A la
deuxième question sur la gratuité de nombreux services sur le Web toutes
les réponses convergent pour insister sur le fait que c'est
l'exploitation commerciale de nos données à des fins publicitaires qui
en est le moteur. Alors bon voilà maintenant quasiment tout le monde
est au courant mais mais pendant longtemps ça a été masqué
cette chose là; euh je pense que c'est pas enfin quand je dis tout le
monde est au courant je non je pense qu'il faut continuer à
diffuser cette cette notion après tout y a rien d'étonnant à ce que des
boites se payent sur la publicité si je puis dire hein, facebook que je crois
que c'est quand même euh 95% des revenus de Facebook c'est
la publicité mais autant le savoir et après se positionner par
rapport à ça. Alors la question qui propose de réfléchir au fait
que les moindres traces que nous laissons sur Internet sont stockées
indéfiniment et peuvent être utilisés à des fins très diverses
euh a à nouveau éveillé l'intérêt de Catherine qui relève que nous
laissons à la fois des traces volontaires et des traces
involontaire et que même une utilisation passive laisse beaucoup
de traces. Elle relève aussi que le succès de Snapchat qui ne laisse
les images partagées visibles que quelques secondes ce qui veut pas
dire que c'est en mémoire entre parenthèses pour certains montrent
que même les jeûnes sont demandeurs d'application qui ne laisserait pas
de traces parce qu'après tout ça serait tout à fait concevable. Euh
euh encore deux questions: à la question quel est le comportement
des principales entreprises du numérique vis-à-vis de la loi des
états, leur mode de fonctionnement sont ils légaux ? Et ben en fait vous avez
encore très peu répondu à cette question et je vous invite à le
faire peut être en menant votre petite enquête sur sur Internet.
De même pour le défi, il y a encore peu de réponses même si sont
déjà très intéressantes. Cette question des algorithmes euh
déjà de de de de savoir tout ce ce que ce qu'on en pense, comment on
les définit, quel est leur rôle euh ce ce ce que ce qu'on en fait
actuellement me semble importante. Enfin à la dernière question que
font les principales sociétés numériques existant par exemple Google
de leur argent et de leur pouvoir d'influence? Quelle est la
philosophie qui les anime? Cardoso propose un site qui explore les
solutions alternatives à Google et consorts et alors Gifed
propos de garder en tête les besoins fondamentaux face aux
surinvestissements proposés sur le numérique, revenir au à nos besoins
on va dire de base. voilà pour un bilan, mini bilan très rapide. Maintenant on va peut
être passer au début des échanges alors euh qui donc
Sophie Jehel, bienvenue!
Bonjour
en sciences de l'information et de la communication à Paris VIII, vous
êtes aussi et euh euh et finalement nous sommes quatre quand
même... Qu'est ce que je disais pardon. Vous travaillez aussi vous êtes
titulaire d'un DEA en droit public, vous avez fait une thèse de doctorat
qui s'appelle enfants parents médias et société du risque.
Excusez moi. Et et voilà ben j'ai envie de vous laisser
peut être vous vous présenter plus en détail parceque si je suis un peu
perturbé la par une par une mouche et et et après j'ai oui comme au
Holland.
C'est peut être un mini drone qui est venu voir ce que se fait
C'est cela oui voilà donc je vous je vous laisse la parole pour vousprésenter et puis
après j'introduit les questions. Merci.
c'est c'est vrai
que j'ai une formation j'ai une formation pluridisciplinaire euh
à l'origine donc j'ai fait pas mal de de droit, plutôt du droit public
de la sociologie un peu d'économie aussi et une une thèse en en
sciences de l'information de la communication. On va dire que le
l'approche que je vais proposer est quand même principalement
sociologique mais le fait de pouvoir euh de comprendre un peu comment
fonctionne le système juridique français; le système juridique
européen, comment aussi on peut euh comment dire nous sommes face à
des y a des empires qui qui sont des empires économiques donc le fait
de pouvoir aussi utiliser un peu des notions d'économie c'est quelque
chose qui est qui est très utile. Et donc voilà je vous présenterai
un point de vue qui sera principalement sociologique et on va
dire nourri des apports du droit et de l'économie. Aujour hui
la précisément euh enfin j'ai aussi euh comme habitude de travailler
comme mes objets de de recherche si vous voulez sont particulièrement
centré sur la jeunesse et des usages médiatiques des jeunes et du coup
c'est vrai que le dialogue avec des psychologues et pour moi quelque
chose d'assez naturel et je pense que nous sommes sur des euh sur
des développements si vous voulez du du capitalisme alors Bernard Ziegler
n'est pas là mais il avait il a quand même familiariser l'idée de
euh de de capitalisme pulsionnel même si c'est pas le
forcément lui l'inventeur de cette notion mais cette cette idée de
capitalisme pulsionnel met bien en évidence qu'on est à une
jonction entre l'économique et le psychologique voilà. Et je pense
que pour réfléchir en termes sociologiques sur ces questions on a
besoin aussi d'un dialogue avec avec les psychologues et avec euh
parce que la question de l'impact euh psychique de à la fois des
industries médiatique, de la publicité etc sont euh
absolument nécessaires je pense pour comprendre les impacts sociaux et
aussi pour inventer des solutions qui ne soient pas psychologiques
mais qui soient des euh des des des des des réponses, des solutions
collectives et je crois que c'est là aussi important: le dialogue
justement entre sociologues et psychologues pour ne pas enfermer
les individus dans des réponses qui serait purement individuelles en tout
cas c'est c'est c'est le point de vue que je que je défendrai.
Voilà à part ça donc je j'enseigne à l'université Paris VIII nous allons
ouvrir l'année prochaine un master qui sera encore plus centré sur les
questions de web et de culture participative dont je serai
responsable et puis je collabore aussi régulièrement avec des
associations justement parce que je pense qu'on doit chercher des des
solutions collectives. Euh j'ai longtemps travaillé aussi au conseil
supérieur de l'audiovisuel donc je pense que la régulation sur le
web c'est une question qui mérite d'être posée pas
forcément euh comme elle a été euh pour le secteur audiovisuel mais
c'est c'est et c'est une question sur pour laquelle la société civile
doit défendre son point de vue et on l'entend aujourd'hui peu parce qu'il
y a peu de lieux où soient associés les différents acteurs c'est à dire
les acteurs de l'économique, les acteurs du politique et la société civile.
Tout à fait d'accord. Donc on va introduire cette cette
semaine qui sous la question principale qui était posée euh de
manière un peu provocatrice:" il y a -t-il des dealers du numérique?" alors
bon il y a des dealers sur le numérique numérique clair des
des marchands de de drogues illégales par exemple hein
j'ai envie de citer le le le c'est c'est c'est pas grave
je vais -je en faire abstraction alors on va ces citer par exemple
récemment Silk Road que vous connaissez peut être qui a été
démantelé par le FBI qui avait le jeune organisateur dont
le pseudo était des Dread Pirates Roberts maintenant à je ne cite pas
son vrai nom euh avait quand même accumulé jusqu'à 80 millions de
dollars en bitcoin avant de se faire arrêter et bon ça c'est des affaires qui
marchent. Et en France il y a pas mal de de de ce qu'on pourrait
appeler des cyber des cyber euh dealer voilà. Au au au au
delà ce cet aspect là donc là on est quand même dans on va dire dans le
euh dans le le l'internet souterrain mais euh c'est très facile
d'y rentrer dans cette internet souterrain si on veut en gros
maintenant c'est... bon je vai pas m'étaler là dessus mais je travaille en en
addictologie c'est très facile de trouver toutes les drogues qu'on
veut beaucoup plus facilement qu'avant par Internet et sans bouger
de chez soi. Il y a un autre niveau si on questionne finalement
la légalité de ce qui se passe sur le le numérique c'est je dirais
tout tout tout les téléchargements illégaux qui ont qui ont
systématiquement lieu euh sur euh par par ce biais par exemple je
citerai aussi là Pirate Bays le le le site suédois euh euh
qui a été lui aussi démantelé récemment euh je crois y a il y a
un mois...
Et qui est réapparu...
euh alors là c'est pirate Bays c'était pour situer pour ceux qui
connaissent pas quand même la bête noire des producteurs de de films
euh de vidéos et de et de musiques je crois j'y suis jamais allé je sais pas mais bon comme
vous l'avez très bien perçu sur euh sur, je te redonne la parole
tout de suite, sur euh le nuage de mots ce à quoi nous
faisions allusion ce sont bien on va dire les majors du du numérique
euh à savoir euh Google Facebook euh tout ce que j'ai cité tout à
l'heure alors à ce question euh à ce sujet bon leurs
pratiques sont -elles légales on peut quand même se poser beaucoup de
questions à ce sujet et légal vis à vis de de quel droit de quel pays
pays etc j'ai j'ai quand même envie de citer pour introduire euh
même si, bon dealers c'est peut être pas le bon terme, mais une phrase de
Larry Page donc l'un des deux cofondateurs de de Google en mai
2013 récemment il dit il y a beaucoup de choses excitantes qui
sont illégales ou interdites par certaines réglementations et donc
ils avaient un ils ont peut être toujours un-un projet qui s'appelle
Seasteading Institute de créer un lieu qui seraient en dehors
de la loi des états et où on pourrait expérimenter comme on
l'entend en dehors de tout cadre légal extérieure. Bon c'quand même on
peut se poser des questions autour de ces entreprises de de la
je dirai la transparence aussi de leur fonctionnement. Euh
euh oui j'avais vu ton entre deux c'est pour ça. Donc peut être la première
question pour introduire je dirais c'est justement cette notion de
dealer du numérique fait écho à celle de dealers de
drogue euh illégale donc au regard du droit d'un état mais à
votre avis est ce que cette notion recouvre une réalité on va dire
euh objectivable ou est ce que c'est voilà un petit peu une
sorte de euh d'excès dans le propos, d'idéologie complotiste de
voilà. Vaste question mais on valeur approfondir au fil des quetsions.
Oui tout à fait. Alors complotiste je crois qu'il faut faut
vraiment évacuer ce terme parce qu'aujourd'hui il a une connotation
nettement négationniste donc on va on va pas le le prendre dans ce sens
là et en plus ça a le défaut à la fois de simplifier et puis de de
d'opacifier le les enjeux. Est ce que l'analogie avec la drogue est
pertinente? Je crois qu'elle ne l'est pas pour deux raisons importantes euh
parce que d'abord parler de dealers du numérique à propos des grandes
plates-formes ça laisserait entendre qu'il y a des malades hein des
des drogués donc qu'on est dans des pathologies alors que euh
euh l'usage d'Internet est incité au plus haut niveau: à la fois au
niveau européen, au niveau des pouvoirs publics nationaux on ne
parle que du numérique comme étant une solution à tous les problèmes
socio-économiques etc donc parler de pathologies c'est un peu à
contre courant puisque au contraire on est en train de considérer que
c'est une norme euh les pouvoirs publics envisagent même d'inciter
les enfants dès la maternelle à être sur Internet ce qui euh peut
poser pas mal de questions également. Et d'autre part il s'agit de
voilà on est sur des stratégies commerciales des grandes
plateformes qui cherchent à intensifier elles mêmes les usages du numérique et et
cette intensification est le coeur de leur fonctionnement donc c'est pas
marginal.voilà on est on est on est sur donc.. appeler dealers des
personnes qui sont qui imposent une norme à laquelle se soumettent euh
euh autant de autant d'entre nous ça me paraît quand euh
pas pertinent comme analogie. En revanche derrière cette question il
y en a deux, c'est d'une part de savoir quel est le rôle de ces euh
voilà quel est leur rapport à la norme donc quelle
est la responsabilité de ces plateformes et aussi qu'elle est euh
c'est la question de la dépendance qui si elle n'est pas pathologique
au sens où elle serait euh la marque d'une fragilité personnelle
qu'on peut euh mais quelle quelle est cette forme de dépendance
et quel type de fragilisation elle peu aussi impliquer pour des individus
euh et aussi pour des institutions. Alors si vous voulez moi ce que je
vous proposerais plutôt que la métaphore de la drogue et du dealer
du numérique pour parler des GAFA je pense que ....
GAFA qui signifie?
euh Google Amazone Facebook Apple euh qui ont été fort bien
repéré par vos euh par vos internautes je pense qu'on il serait
plus juste d'utiliser la métaphore de la féodalité. Voila je pense qu'on
est plus sur des euh des formes de pouvoir qui ressemblent
à celle des seigneurs féodaux euh donc se sont drs ce sont des
entreprises qui ont conquis des territoires numériques, ils y
imposent leurs lois donc ensuite est ce qu'ils ont besoin de créer une
plate forme ou ils imposeraient leur loi? ils l'imposEnt justement peut être
pas au monde entier parce que il y a des territoires dans le monde qui
résistent à l'empire de Google mais euh ils ils y imposent en tout cas
sur ces plateformes leurs lois, ils profitent du fait qu'il s'agisse de
d'espaces qui sont non pas virtuels à mon avis mais dématérialisés hein
ce qui est pas la même chose et ils profitent aussi d'une conception
très particulière et très extensive de la notion d'expression puisqu'on
est sur des espaces dématérialisés effectivement c'est ce sont des
signes bien qui circulent et euh ils vont profiter de la conception
américaine de la liberté d'expression du first amendment
pour imposer leurs propres lois. Alors en quoi c'est en quoi c'est
une féodalité? une nouvelle forme de féodalité? c'est qu'ilS s'imposent comme
intermédiaire entre les états et les individus mais en opacifiant
en ne respectant pas la loi des états ben précisément ils vont euh
porter atteinte je pense qu'on peut le dire comme ça ils portent atteinte
à la souveraineté des états euh la question que je me pose c'est
pourquoi c'est pas davantage mis en évidence mais c'est pour les
raisons économiques dont je vous ai parl2 tout à l'heure c'est qu'on peut pas à la
fois inciter les gens à aller sur des plateformes et en même temps
penser que ces plateformes sont euh portent atteinte au coeur même de
euh de l'état qu'on l'envisage sur le plan national ou sur le plan
européen euh ça ça ça revient au même. Donc ils s'imposenT
comme intermédiaire, ils ne respectent pas la loi des États, c'est clair
qu'on a des concurrences très fortes entre leurs lois et celles euh
les lois et et qu'ils contournent euh les les lois nationales et
ils imposent donc aux individus qui euh traversent qui s'installent sur
ces plateformes parce qu'ils font pas que les traverser, ils s'y installent
ils finissent par même par croire qu'ils y sont chez eux alors que ils
sont juste locataires de de d'espaces qui appartiennent aux plates-formes,
tout ce qu'ils mettent un sur ces plates formes sont immédiatement
récupérés, des droits de copropriété sont récupérés par les
plateformes et euh ils imposent euh alors leur loi ça s'appelle les
CGU c'est des conditions générales d'utilisation et donc par
exemple si vous allez alors c'est compliqué déjà pour connaître
ses fameuses lois qui vous sont imposées et qui ne respectent pas la
les lois des états il faut que vous alliez par exemple sera plate-forme
de Facebook que vous cherchiez longtemps quand même donc les règles
de Privacy. Alors Facebook a fait des efforts renouvelle régulièrement
c'est c'est la la les formulations aussi ils ont fait des
efforts un peu de transparence mais euh donc ils explique un petit
peu ils donnent des exemples de si vous cherchez un sur la page
Privacy de de Facebook ils vous expliquent tout le type enfin il vous
donne des exemples de tous les de tous les types de données qui
peuvent être récupérés par facebook donc ça va de toutes
les données effectivement une internaute avait avait bien vu
un que il y a des traces volontaire et les traces
involontaire c'est à dire les données personnelles qui vont être
placées sur Facebook hein les photos qui sont publiées etc
les infos publié il y a celles qui sont issus de toutes les
activités qui vont être faites sur Facebook ou quand le compte Facebook
est ouvert et qui peuvent tout à fait concerner d'autres
plateformes mais Facebook va récupérer l'information et puis il y
a aussi toutes les données personnelles qui sont issues des
euh des amis comme vous le savez euh sur ces plateformes en tout cas sur
des des réseaux sociaux on est incité à avoir le plus grand
nombre d'amis parce que plus on a d'amis et plus on est crédible etc et
euh tous ses amis peuvent euh dévoiler des données euh
personnelles à la fois sur eux mêmes et puis sur on va dire sur
sur vous des questions de géolocalisation etc et facebook
prévient quelque part voilà on vous prend tout ça et donc que la seule le seul...
oui si je peux juste vous interrompre petit peu euh prévient de
manière générale alors Facebook mais euh tous ces tous ces contrats là
qu'on nous qu'on qu'on nous propose euh qui sont interminables euh
illisibles ça ressemble quasiment à des contrats d'assurance qui ont fait
leur réputation déjà aussi euh voilà cela autorise comme vous
l'expliquez très bien des tas de choses qu'on imagine même pas
bien souvent. Là ce que vous venez de dire c'est pas seulement quelqu'un
qui se branche sur Facebook mais ses amis dans la maison où il se
branche par exemple si c'est votre fils ou votre fille euh eh bien
euh les parents aussi tout ce qui est sur le le si j'ai bien
compris sur le le l'ordinateur familial peut être investi. C'est ce
que ben je sais pas...
en tous cas les logiciels qui sont utilisés, les
équipements ça ça c'est c'est les informations..
Ca s'en est connu
euh donc ça va très loin euh ça ça ça va même je je je pense beaucoup
plus loin qu'en général on s'imagine est c'est c'est valable pour
Facebook c'est valable pour Google c'est valable pour toutes ces
entreprises un donc c'est c'est avec notre notre consentant notre
consentement j'ai envie de dire forcé quand même hein alors
euh pour rebondir aussi quand vous parliez de de euh
j'aimais bien quand vous parliez de féodalités de seigneur là je veux
dire euh les seigneurs ont les moyens ce sont de grands
seigneurs; je vais vous donner quelques chiffres sur Facebook
55000 personnes employées? 12,9 milliards de dollars
de profit net? 60008 milliards de dollars de chiffre d'affaires? 60
milliards de dollars de cash peuvent sortir comme ça si on a besoin, deuxième
capitalisation boursière au monde, 361 milliards de dollars juste
derrière Exton donc c'est pas du petit seigneur c'est
quand même du costaud et là je ne je ne donne qu'une dimension
financière mais il y a aussi la dimension je dirais de tout ce
qu'ils sont en train de mettre en oeuvre avec cet argent hein qu'on va
aborder bientôt. Oui Yannnick tu veux.... oui je vous en prie
Non ce que ce que je voulais dire c'est que en quoi c'est en
contradiction on y reviendra mais en quoi c'est en contradiction avec la
loi des États moi quand je dis Seigneur c'est pas au sens petit c'est au
sens au contraire d'une régression par rapport à la
protection que l'état pouvait assurer par rapport aux aux aux aux
citoyens hein c'est c'est dans ce sens là pas du tout pour minimiser
leur importance c'est au contraire pour dire qu'une fragilisation de
euh du fondement je dirais du coeur de la citoyenneté qui est le rapport
euh à l'état et en quoi en quoi c'est lois alors évidemment on va
revenir dessus hein sur le consentement pour moi c'est une
question qui est qui est cruciale euh et on et on va revenir dessus.
Mais en quoi c'est lois sont sont contradictoires bon déjà elles
respectent pas du tout le le droit relatif aux données
personnelles hein on a quand même une loi depuis 1978 ans en France
euh qui a fondé la CNIL mais qui a été créé notamment pour protéger les
citoyens vis à vis de des états et de l'état français d'abord et de
justement de l'utilisation des fichiers etc donc euh
l'utilisation qui est faite... ce que font ces plates-formes elles récoltent
euh des données personnelles dont elles ne connaissent même pas
l'utilisation et ça c'est contraire c'est un principe qui est contraire
au droit des données personnelles tel qu'il est reconnu en France
et au plus haut niveau au niveau européen. C'est à dire qu'elle
collecte des données qui vont être potentiellement qui vont
être valorisées en Bourse d'où les chiffres que vous citiez de
valorisation financière qui sont extrêmement élevés et qui ne
correspondent pas exactement au chiffre d'affaire parce qu'elles ne
savent pas encore exactement ce qu'elles vont pouvoir utiliser parce
que voilà par... et et et donc ben c'est l'idée qu'on
puisse collecter des données personnelles sans savoir à quelle
fin on va les utiliser précisément ça c'est interdit dans la loi
française par exemple.
D'accord euh peut être une autre dans le
dans le même registre mais bon il y a ces ces et ces grandes
entreprises avec ce ce grand essor hein bon de de découvertes très très
très importantes et et des grands moyens et puis en face il y a il y a
il y a nous tous: individus et collectivités euh dans quelle
mesure nous aurons une on qui je dirais on est on est on on pourrait
qualifier de complices, de victimes consentantes qu'elle est notre part de
responsabilité peut être face face à ce grand mouvement. Oui je t'en prie
Parce que tout toutes ces entreprises en fait offrent quand
même des services qui sont bien pratique c'est à dire qu'elles elles
accompagnent les mutations sociétales dans les pratiques
liées au numérique et donc du coup évidemment ça nous aide tous
beaucoup là nous on travaille sur Google doc pour partager nos
documents notamment parce que les systèmes fournis par l'université ne
sont pas si pratiques que ça tout simplement et je suppose ça doit etre un peu
pareil chez vous.
alors notre notre dépendance elle est elle se
situe à plusieurs niveaux je pense qu'il faut euh il y a
d'abord un niveau on va dire technique ou économique hein euh
quand on a la possibilité d'alle'r sur des grandes plates formes quelle
quelles soient euh il y a ce que les économistes appellent l'effet de
réseau c'est à dire que par exemple aujourd'hui on en est, vous
avez pas cité ce chiffre là, on a à peu près quatre vingts pour 100 des
adolescents qui sont sur Facebook bon donc quatre adolescents sur
cinq. Pourquoi est qu'ils vont sur Facebook parce que justement leurs
copains ils sont donc ça ça l'effet de réseau c'est à dire à quoi ça
sert d'aller sur une plate-forme, il y a des plates formes française euh
qui sont comment dire concurrentes par exemple de Facebook, Famicity
par exemple mais à quoi ça sert d'aller sur une plate-forme si
tous les copains sont sur une autre plate-forme alors que précisément il
s'agit d'échanger donc c'est c'est c'est là où voilà c'est c'est
là où il y a un problème puis l'autre effet c'est l'effet de
comment dire de le le le fait que plus les plates-formes sont
utilisées plus elles vont être efficaces et notamment les moteurs de
recherche on en en est en Europe alors le niveau de dépendance à
Google en Europe est supérieur à ce qu'il est aux états-Unis. Aux
États Unis la part de marché des moteurs de recherche elle est
inférieure à 70% elle est entre entre 65 et 70%, en Europe on est à plus de
90% aussi bien la France, l'Allemagne, l'Espagne et le
la Grande Bretagne pour les les chiffres que j'ai vu récemment. Mais
ça c'est sans compter toutes les filiales de Google, c'est à dire
c'est sans compter Gmail, c'est sans compter le euh Google Chrome
le le le le navigateur c'est sans compter les réseaux sociaux,le
réseau social associé à Google etc et on on utilise ces
plates-formes parce que euh pour pour parfois en tout cas
pour les moteurs de recherche parce qu'ils ont une efficacité très
grande évidemment puisqu'ils utilisent le travail que
représente le fait d'aller chercher des informations. Et puis il y a un
autre niveau de dépendance qui me paraît très important c'est euh
beaucoup plus profond et ça s'est mis en place bien avant je dirais le
développement des plates-formes commerciales c'est le fait que ces
plateformes savent euh ce qu'elles savent mettre en oeuvre c'est une
forme de gouvernance des individus qui repose par la sur la
surveillance dans toute la le traçage c'est c'est c'est de la
surveillance en exploitant le consentement à la surveillance et et
euh cette le le ressort si vous voulez de l'acceptation de la
surveillance. Ca va au delà des problèmes d'utilité liées à
l'effet de réseau ou la l'efficacité des moteurs de recherche c'est une
disposition des individus à accepter d'être observés comme si le fait
de s'exposer à la surveillance... c'est quoi s'expose à la surveillance? ben
c'est sur Facebook liker ce qu'on aime, être content de
mettre des photos de ces de ces repas bon Facebook Snapchat
etc. Instagram. C'est c'est c'est le fait de s'exposer comme ça
à la surveillance et au regard des autres est perçu par les individus
comme une forme d'expression un des auteurs qui a qui a développé
beaucoup cette idée c'est Marc André Jevitch etje trouve ça très
éclairant et il l'a fait en faisant le parallèle entre le développement
de la téléréalité et et les webcam et les systèmes de
d'expression sur le web etc il fait le parallèle c'est à dire que ce
qui se joue sur les grandes plateformes ça les dépassent, ce sont des
systèmes un de de de euh on va dire de euh de gouvernances qui
euh qui qui ont été mis en place euh auparavant et les individus
consentent pas seulement parce qu'ils ont lu d'ailleurs ils ont pas
lu cela dit c'est pas seulement parce que c'est -illisible qu'ils
lisent par c'est que de toute façon on leur demande pas leur avis c'est
surtout ça donc toutes les les conditions générales d'utilisation
sont pas forcément toujours Illisibles mais de toute façon la réponse est
juste que vous cocher une croix mais il y a pas que cette cette forme
là de consentement il y a un consentement bien plus bien plus
euh interne si vous voulez qui est de de s'offrir et et
Andres Jevitch a appelé ça le "want to be watched" c'est à dire le
fait d'être vu le fait de s'exposer au regard, c'est une
forme d'expression et c'est même reconnu comme une sorte de
travail effectivement ça produit de la valeur
Oui c'est ça c'est nouveau
Et ça euh bah si vous voulez c'est des
formes de gouvernance qui se met en place alors lui dit ça en 2004 donc
voyez c'est au moment où explose si vous voulez la les les les dernières
phases de de télé réalité hein vous souvenez Love Story etc. c'est 2001
en France c'est un peu avant en Europe pour les bigbrother et c'est
quand même pas rien que une émission de télé réalité qui va se
décliner dans le monde entier, en tout cas dans le monde
occidental dans son entier s'appelle Big Brother c'est à dire
ceux qui jusqu'à présent faisait répulsion hein et donc que la
répulsion vis-à-vis de la surveillance ait pu être tournée
comme quelque chose de dérisoire, d'amusant et finalement dans lequel
les individus peuvent être heureux ou ou se divertir euh
c'est quelque chose qui est on va dire que c'était un-un point euh
nécessaire au au développement des plateformes et
particulièrement des des plateformes on va dire de des
réseaux sociaux et voilà.
D'accord
demandiez ce que c'est, de quand ça date etc cette forme
de gouvernance des individus par le consentement individuel c'est un une
des caractéristiques du néolibéralisme donc et donc si
vous voulez ça dépasse ça dépasse les plateformes ce sont des formes
de gouvernance qui qu'on retrouve dans les entreprises qui
sont euh qui sont pas forcément médiatiques ça se retrouve
évidemment dans dans dans les médias mais mais pas seulement et donc
c'est là aussi où l'image si vous voulez du dealer ne tient pas c'est
que on est sur des enjeux de du gouvernementalité, de gouvernance
des individus, des questions politiques si vous voulez euh
est ce que est ce que le fait que les individus se soumettent
à cette surveillance il est lié aussi à un contexte particulier à
des conditions de travail à une crise etc. c'est des formes
d'adaptation aussi c'est pas un consentement voilà c'est un
consentement divertissant mais en même temps on ne donne pas trop le choix
aussi aux individus en dehors de cette acceptation de l'exposition"l
Oui tout à fait mais il y a eu d'autres tentatives
d'explication hein de de ces phénomènes il y a il y a moi j'ai lu
dans le monde en 2013 plus les coordonnées exactes mais enfin
c'était juste après euh l'affaire Snowden je veux dire
quelques mots pour faire avancer aussi le le différents sujets qu'on
doit aborder. En gros il disait que ben oui les gens ils sont quand même
bien conscient finalement qu'on les surveille mais bon c'est
moins embêtant d'être surveillé de loin ou d'etre surveillé par des
états parce qu'après tout au niveau identité et tout ça on est bien
cadré aussi hein beaucoup plus que qu'avant et et et que on
supporte beaucoup mieux d’être surveillé par des organismes
comme ça lointain plutôt que par des proches d'une part ça on n'aime pas
trop les parents et et et donc un constat de la nature
humaine depuis finalement peut être longtemps là pour le coup et
puis que c'est tellement pratique par ailleurs c'était Monsieur Cardon
je crois qui disait ça c'est tellement pratique par ailleurs que
bon eh bien le pratique passe largement avant le risque lointain,
un flou, peut être un jour voilà et que c'est comme ça que ça se ça
se génère, une sorte de peut être paresse intellectuelle
aussi on peut dire je je continue sur le même si on hum la NSA là donc
juin 2013 à peu près je crois l'affaire Snowden qui
révèle quand même des des choses tout à fait que que certains
savaient confusément mais des choses tout à fait euh
impressionnantes à savoir que le gouvernement américain comment dire
a volontier analyser euh d'une part avec le projet le euh le projet
avec avec prisme le les données euh que nous déposons
donc tous tous les jours sur ce sur ces sites: Google, Amazone etc euh
euh et Facebook s'en est largement servi aussi euh
de manière très précise s'est donné les moyens d'analyser les
conversations téléphoniques qui transitent y compris euh bon en
tout cas celle des gens importants mais il ont eu les moyens de récupérer
des données et de les croiser alors euh quelqu'un disait sur euh sur
le le Forum "oui mais bon ils ont pas les moyens d'analyser certes
ils mettent en mémoire mais ils ont pas les moyens d'analyser et de
croiser les données euh je voudrais juste euh ... automne
2013 c'est c'est comme ça rapide inauguration du Centre
d'interception des communications donc un petit peu à part après
l'affaire snowden et ça s'appelle bluffdale je crois dans
l'Utah 100000 mètres carrés, deux milliards de dollars, Big Data
center secret, capacité de stockage inédit mesuré en
yottabitt 10 puissance bitt, Yannick confirme. un yottabit c'est, un yotabitt euh donc
c'est Yottabit au pluriel
un yottabitt c'est millle années du trafic mondial sur
Internet prévu pour 2015 donc la la machine est là pour stocker
indéfiniment puisque c'est ce que contestait la personne sur le
Forum indéfinimentnt et les moyens de d'analyse avance quand même à grands
pas et je veux pas faire une parano mais il faut quand même regarder les
choses en face pour après euh réfléchir à comment
effectivement peut être les les états ou les les regroupements
d'états doivent se positionner face à cette question alors euh...
ce qui est intéressant c'est également l'inefficacité de des traitements de
l'ensemble de ces données puisque ça n'empêche pas un nombre colossal
d'attentats donc on on peut aussi se dire alors il y a deux
manières de considérer cette difficulté: il y a certains qui vont
dire effectivement on ne sait pas les traiter de toutes façons d'autres
qui disent de toute façon sans Intelligence on ira pas on ira pas
très très loin
Oui alors donc tout à fait tout à fait et alors
le croisement des données jusqu'où va t -t-il on ne le sait
pas trop je crois que ce soit au niveau public que au niveau de
ces ces sociétés jusqu'où ça va on sait pas trop moi j'ai envie de
poser une question suite à l'affaire snowden puisque finalement c'était
une récupération à des fins politiques euh à votre avis il y a t
il un risque totalitaire?
Juste une question à rajouter est ce que
euh finalement utilisation de ces données c'est pas aussi pour une
domination économique plus que finalement politique antiterroriste?
Grosse question.
domination économique c'est évident mais Google
représente aujourd'hui 40% de l'accès au site d'information en
ligne, Facebook est croissant on en est à 7% enfin les dernières
statistiques c'est 7% de l'accès des sites d'information en ligne passent
par facebook donc dépendance économique elle est elle est très
grande puisque évidemment c'est sites là vous donc vont prendre hein
dans les dans les ressources publicitaires des des
sites etc. et je suis aussi ...
est ce que c'est de l'espionnage économique?
Espionnage économique ce que euh
quelques semaines je crois euh dans dans justement le
déballage des des données de Snowden hein justement qu'il y a un certain
nombre de choses qui vont liés à l'espionnage économique plutôt
qu'qu'à autre chose;
Bon espionnage de de toutes sortes
de toute façon étant donné l'ampleur des des données qui se
trouvent euh qui sont récupérés et euh ça ça expose tout un chacun:
les entreprises, les institutions à des formes d'espionnage de
hacking etc donc euh je je pense que ce qu'il faut voir c'est
que un des enjeux importants c'est quand même le fait
que ces plateformes rétrécissent complètement le web euh on a une
diminution du trafic des sites et une augmentation des plates-formes
et que les plateformes donc un des... excusez moi je vais pas
forcément rebondir sur le totalitarisme même si c'est c'est
important il y a il y a un risque totalitaire puisque euh une des
caractéristiques des états totalitaires c'est la fin de la vie
privée et quoi qu'en dise Dominique Cardon ce que veulent
mettre en place ces plateformes c'est précisément la suppression de
la vie privée, la transparence de la vie privée donc
ça c'est un c'est une caractéristique totalitaire mais
d'autres éléments sont importants à prendre en considération dans
l'ampleur de de ces de ces plateformes c'est le fait qu'elles
veulent, l'objectif de Google, l'un des objectifs ça c'est bien mis en
évidence dans par Antoinette Rouvroy notamment dans dont
certains textes que l'objectif de ces plateformes c'est de
construire donc c'est de construire des profilages hein et c'est pas
forcément de savoir exactement ce que chacun d'entre nous ont fait
c'est de savoir à quelle catégorie on va appartenir, de pouvoir profiler
des informations qui vont être données aux individus donc ça c'est
une autre forme de totalitarisme ou en tout cas d'atteinte à la liberté
d'expression et d'atteinte à la liberté des individus de changer et
de ne pas être conforme à un profil et d'être éclectique etc. c'est
des enjeux qui sont particulièrement importants pour les adolescents
c'est à dire que construire des profilage d'adolescents à partir de
leur goût à 12 ans si vous voulez c'est quelque chose qui peut être
euh il faut en voir la dimension extrêmement inégalitaire c'est à
dire que ça va les enfermer dans des univers ça empêche les individus
donc en ce sens je pense que si vous voulez le un des enjeux voilà en
termes de liberté c'est c'est d'abord ce ce système de
recommandations hein et une des réponses c'est euh de d'obtenir
en tant que citoyen des informations au niveau enfin je dit en tant que
citoyen en tout cas que qu'il y ait des
institutions qui puisse savoir comment fonctionnent les algorithmes
de ces plateformes et qu'on puisse parce que les les les
choix aujourd'hui se placent au niveau des algorithmes alors on n'a pas dit
ce que c'était je pense que c'est important.
alors dans ce qu'on peut définir comme un algorithme en tout cas pour
les pour les grandes plates formes c'est un-un moyen de faire une
recommandation c'est à dire un moyen à partir du profil d'une personne qui est calculé
calculée à partir de ces traces de lui faire une recommandation pour ce
qu'on va lui présenter comme information. Ca peut être que quoi
classer en premier dans un moteur de recherche ça peut être avec euh
qui rencontrer ou qui eu si on est sur un site par exemple de ok cupide
dont on a parlé assez récemment, pour
netflix qui est une une plate forme de de de de vidéo en ligne qu'est ce
qu'on va vous conseiller comme films comme vous comme séries et puis ça
peut etre pour Amazon pour euh Facebook enfin pour
Amazon ça peut être évidemment que livre vous suggérer et pour
Facebook ça peut être ben tout simplement quels éléments on va
mettre en évidence dans votre flux puisque dans le dans le flux de tous
vos amis sur Facebook vous ne voyez pas tout c'est l'algorithme qui
décident ce que vous allez voir de l'activité de vos amis.
c'est c'est là où il y a des enjeux euh euh sur le plan euh voilà
comment est ce qu'on peut lutter par rapport à ça c'est notamment la
question du des des principes qu'on peut imposer
Oui vous disiez euh
que finalement ça serait ce qui semblerait important c'est qu'il y ait une
possibilité de regard sur ces algorithmes qui sont euh
effectivement tous ultrasecrets hein c'est ce qu'on
entend c'est impossible d'abord des de de de voilà c'est c'est alors
autant on on on on nous suivons nous on comment dire on nous poussent
à devenir de plus en plus transparent y compris sur notre vie
euh même intime autant là on est face à une une opacité totale
et peut être qu'effectivement pour faire évoluer les choses dans le
bon sens et notre part de responsabilité c'est peut être de de
réclamer que après tous ces choses là deviennent un peu plus
transparentes parce que bon on ne va pas non plus c'est pas forcément euh
des monstres ces gens là avec une vision comme ça de prendre
le pouvoir ou de d'asservir l'humanité enfin je veux dire un
même s'ils ont des côtés un peu gourou, prophète, et tout ça qui sont
pas forcément rassurant mais au moins qu'on sache un petit peu plus
ce qui se met en oeuvre et où on va.
c'est c'est c'est pas des monstres
hein ils sont dans une logique de d'élimination de la
concurrence et de conquête capitaliste hein c'est pas il faut
pas psychologiser excessivement hein c'est c'est juste des
logiques de conquête de marché etc donc évidemment que euh
ce qui est demandé notamment par le ministre de la justice allemand
il avait demandé ça a déjà il y a il y a deux ans de demander à à Google le
le le fonctionnement de son algorithme c'est quelque chose qui
va devenir de plus en plus urgent si vous voulez du point de vue européen
puisque toutes les politiques culturelles sont misES à
mal par le fonctionnement des algorithmes hein comment tout tout
toute la défense si vous voulez de euh ce qu'on appelle l'exception
culturelle mais aux si l'accès des Européens à des programmes européens
c'est mis en ça ça peut tout à fait être remis en cause par des
algorithmes qui euh favoriseraient systématiquement
soit des des filiales des plateformes soit des programmes
américains etc donc il y a une il y a une demande qui est de
plus en plus pressante de la part des pouvoirs publics et ensuite
ça veut pas dire que voilà et puis l'autre demande évidemment
enfin il y a plein de demandes en je veux dire aujourd'hui alors
ça ça ça ça va très lentement je trouve mais il y a quand même pas
mal de demandes qui sont faites. Il y a eu récemment en novembre
dernier un G 29 c'est le le le groupe qui regroupe tous les toutes
les 29 CNIL d'Europe qui a demandé euh la publication du règlement
européen sur les données personnelles qui mettrait en
conformité le fonctionnement des plateformes américaines avec le
droit européen donc c'est une urgence le fait que le G 29 le
publie c'est à la fois rassurant et pas rassurant c'est à dire c'est comme
s'il craignait que ça n'arrive jamais si jamais ça arrivait en en
2015 pour que ce règlement entre en vigueur il faudra encore
attendre deux ans donc sachant ça fait déjà depuis 2012 qu'il est
en négociation vous voyez la la l'ampleur fallaitla difficulté des négociations
euh donc ça c'est un enjeu. On a on a pas du tout parlé aussi du fait que
euh ce qui s'est passé quand même récemment hein pour lutter pour pour
ne pas comment dire bien sûr que on est sur des risques de totalitarisme
on est sur des risques d'exploitation abusive des données
tout à fait c'est même au delà du risque euh doivent se mettre en
place des procédures juridiques. Alors il y a un petit début avec
l'arrêt de la cour de justice de l'Union européenne de mai 2014 dont
vous avez tous forcément vu des traces puisque Google vous a
certainement demandé enfin en tout cas vous a prévenu du fait que
vous aviez le droit de demander un déréférencement des liens qui vous
seraient qui porteraient atteinte à vos vos droits. Tout individu a
le droit de le faire le la la Cour de justice donc a considéré
que le moteur de recherche Google euh etait euh traitait des données
euh traitait des données personnelles et donc devait euh offrir à euh
euh aux individus sauf s'ils ont une vie publique donc ensuite ça
veut dire que la mise en oeuvre de cette de cette recommandation on va
dire de cette interprétation de la cour de justice ça va ça va
elle va évoluer elle va en fonction des contextes nationaux en
fonction des cas etc elle est pas;.. mais c'est le début et ça
ça ça c'est le début d'une euh comment dire d'une reprise en main
du droit européen sur le fonctionnement de ces de ces
plateformes alors on commence par enfin le juge en tout cas
à commencé le juge européen à commencé par les moteurs de
recherche, il y a un rapport du Conseil d'État qui est très
important aussi qui est paru en septembre 2014 sur le le le
numérique et les droits fondamentaux et ce que le Conseil d'État euh
dit c'est qu'il n'y a aucune raison que ce qui est demandé à Google ne soit
pas enfin ils le disent pas dans les termes aussi carrés mais ça revient
à ça ne soient pas demandé aussi à des plateformes comme
Facebook etc c'est à dire le droit au déréférencement aussi de
certaines informations.
ouais effectivement on sent que que ce
soit au niveau français au niveau européen même euh depuis un certain
temps déjà au niveau américain, Barack Obama qui proposait qu'on
puisse effacer chez les plus jeunes les traces laissées comme ça.
c'est vrai oui.
oui d'aileurs en Californie en général enfin pour je veux dire
les les gens qui dirigent ces boîtes au passage leurs enfants sont
souvent très protégés euh au niveau de des usages de
l'informatique donc en tout cas il y a il y a cette ce début
d'évolution comme s'il y avait un début de ce ressaisissement des des
politiques j'ai envie de dire mais euh on est encore loin du compte
et d'ailleurs euh l'autre jour on discutait dans une
réunion là de on va dire de de l'inculture scientifique de nos
hommes politiques on va dire par exemple à l'Assemblée, est ce qu'il y a
beaucoup de gens qui sont contre vraiment au courant c'est question
on peut se poser la question aussi. Sinon pour prendre les bonnes
décision c'est un petit peu embêtant.
Tout à fait.
Mais de façon sur le numérique il y a un certain nombre de
de lois enfin hein il y a beaucoup d'experts qui savent de quoi
on parle et souvent il y a des lois qui sont votées un peu dans l'urgence
c'est en général inapplicable d'ailleurs.
Ensuite il faut
voir que ces questions de numérique et droits fondamentaux ne sont pas
des questions d'experts ni de scientifiques c'est des
questions de citoyens donc euh il est important que voilà que
les citoyens soient informés aujourd'hui ils le sont très peu
hein c'est aussi pour ça qu'il y a peu de mobilisation euh il y a
peu de d'émissions par exemple de service public sur les médias de
les médias publics, il y a peu de il y a pas une émission
régulière sur France Télévision qui informe les gens sur le l'évolution
du numérique et sur des mesures à prendre pour protéger soit au
niveau individuel soit les grandes questions de société il y en a pas.
Donc euh je dirais que il faut surtout pas que ces questions
soient considérés comme des questions d'experts parce que c'est
des questions vraiment de citoyens ensuite la façon dont la technologie
bon et ce qui est frappant chez les politiques c'est surtout leur euh
leur euh comment dire leur conception techniciste de des
nouvelles technologies c'est à dire que pour eux dès qu'on met des
écrans dans les écoles ou ailleurs on est dans le progrès or bon je
veux dire aujourd'hui ....
dans les écoles les ordinateurs
restent dans les placards
Pas forcément pas forcément mais je veux
dire on peut utiliser des ordinateurs et ne pas réussir
mieux les apprentissages que si on utilisait pas des des ordinateurs
moi je suis pas anti-ordinateurs mais en tout cas ça ne résout pas
voilà ça aurait aucun sens aujourd'hui mais ça ne résout pas les problèmes or
euh les politiques sont à à la recherche de solution de facilité et
le numérique est bien souvent vendu comme une solution de
facilité qui va hein ça va ça va pas résoudre les problèmes de
comment dire de d'engagement des enfants de pas les problèmes
qu'on a en ce moment qui sont qui sont les problèmes qui euh
qui ressortent comme étant le coeur des problèmes de l'école le
numérique ne être que une toute petite part de mais en
revanche l'éducation numérique l'éducation à tout ce qui toutes les
questions que nous avons vu la aujourd'hui de qu'est ce que c'est
qu'une publication de qu'est ce que c'est la vie privée et qu'est ce que c'est
qu'un algorithme etc quels sont les moteurs de recherche qui
protègent la vie privée et tout ça c'est des choses que l'école
effectivement peut apprendre." YP3 alors tout à fait d'accord une dernière
question avant qu'on passe aux questions des personnes qui nous
suivent soit dans la salle soit soit sur Internet. C'est peut être pour
aborder la la dernière partie de la semaine qui est finalement qui et
quelle est la... est ce qu'il n'y a pas derrière tout ça quand même soit
de façon maîtrisée soit de façon non maîtrisée une sorte on va
dire d'utopie numérique qu'on pourrait qualifier de californienne et
dans quelle mesure les euh les grandes entreprises on va dire américaine
l'implémentent y compris peut être sans sans savoir exactement
le fond sans forcément avoir euh la conscience de on on peut parler
de transhumanisme on peut aussi parler finalement si c'est
transnationale si c'est international peut être que il s'agit pas de
favoriser spécifiquement les contenus américains mais que la prégnance du
numérique va faire que c'est les américains qui seront diffusés c'ce
ce genre de choses et donc question qui vient derrière c'est il y a
il y a il y a deux questions c'est finalement est ce que on n'est pas
dans dans ce changement dans cette dynamique très très forte et
puis euh ça ne peut se passert que comme ça ou comment vous voyez
les choses? vous. êtes un peu plus prospective.
Moi je pense que la la prise de conscience de l'ampleur des enjeux autour des
données personnelles doit amener les institutions à réagir parce que
encore une fois si on laisse faire ce sont des atteintes c'est une
fragilisation de toutes nos institutions pas seulement des des
des vies individuelles le fait que qu'on aille comme ça
massivement investir des plateformes numériques qui du jour
au lendemain peuvent juste s'être supprimés parce que Facebook sera
plus rentable ou que Facebook aura fait a suffisamment d'argent
c'est tout à fait imaginable on a déjà vu ça a donc euh je je
pense que la la prise de conscience de l'ampleur de de ces enjeux doit
amener l'Union européenne à réagir et moi je veux voir l'avenir comme
ça c'est ça mon utopie. Quand à euh comment dire euh
quand au fait de dire que les grandes plateformes comme GAFA
etc véhiculent une idéologie utopique disont qu'elles en
profitent hein c'est c'est évident mais cette utopie d'une d'un
internet libre elles elles agissent tout à fait en son à son contraire
elles vont tout à fait à son opposé puisque toute la logique de
développement des grandes plateformes c'est pas du tout de
développer un Internet ouvert qui était à l'origine l'utopie bon
je veux bien qu'on dise californien mais c'était aussi une idéologie une
utopie européenne d'Internet ouvert, d'échange de d'informations de
connaissances etc leur logique de développement va vers l'enfermement
sur des plate-formes fermées qui sont plus le web et c'est pas pour
rien que Chris Anderson un des de théoriciens qui avait
théorisé sur la la la la longue traîne et les effets positifs que
pouvait avoir Internet pour valoriser des contenus qui soient
des contenus relativement marginalisés dans le sur le marché
aujourd'hui enfin depuis depuis deux ans déjà il a dit " le web
is dead" c'est à dire que cet internet ouvert s'il n'y a pas et
s'il n'y a pas une régulation étatatique, enfin moi je à mon avis elle
ne peut être que étatique ou inter- étatique, forte euh l'internet euh
euh ouvert ne pourra pas subsister c'est aussi une des euh
c'est aussi ce que dit Laurence Lessig qui est plutôt
libérale et qui dans son ouvrage the code is law elle développe
l'idée que si on laisse faire le code si on laisse faire les
plateformes eh bien elles iront elles vont transformer la structure
ouverte de l'Internet donc voilà si voulez je pense que il y a comme ça
un ensemble de forces qui peuvent agir dans le sens d'une véritable
régulation.
Pour passer sur les questions
euh les questions qui ont été toute....
Deux questions de Yves sur Coconut live
une première assez précise qui est finalement est ce
qu'il est possible de demander à Google les informations dont elle
dispose sur soi même euh donc une sorte de droit d'accès à ces données
personnelles comme le prévoit la loi Informatique des libertés en
France nous dit Yves et puis une deuxième question un peu plus
plus générale finalement est ce que la transparence des algorythmes
au delà de la régulation est ce que la transparence des
algorithmes ne serait pas une solution en posant la question à quand un
moteur de recherche ouvert par exemple par la Fondation Mozilla
elle même californienne.
Le le problème de la transparence
des algorithmes c'est qu'on est dans la le principe si
voulez qui s'y oppose c'est la question du secret des affaires donc
comme c'est le moteur de de c'est le coeur du financement de ces
plateformes c'est pour ça qu'ells euh elles s'opposent à leurs secrets et
quand on parle d'open Data moi ça m'amuse toujours parce que open data
pour tout ce qui est public et éventuellement pour tout ce qui
concerne les individus enfin c'est surtout tout ce qui est public mais
dès qu'on la conserve dès qu'on a touché à des informations
extrêmement intéressantes pour tout le monde hein pour du point de vue
de l'intérêt général mais qui sont produites par des entreprises
privées open data n'en entend plus parler donc l'algorithme il va pas
s'ouvrir tout seul ça va être ca ne peut être que qu'un
rapport de force et dans quelle mesure alors ce que l'argument de
Google c'est de dire je peux pas donner mon algorithme parce que du
coup ça le fausserait c'est à dire que ça permettrait à chacun de
vouloir promouvoir son site en euh en utilisant enfin en en
contournant etc donc pour eux leurs arguments
hein c'est de dire que le secret sur l'algorithme permet au contraire de
préserver sa entre guillemets sa neutralité d'abord dans la réalité
ça permet aussi en toute opacité de de promouvoir d'abord leur
propre leur propre contenu alors euh voilà les questions c'était
Est ce que je peux demander à Google l'ensemble de ces...
oui il faut il faut le faire et si on a du mal à
obtenir des résultats il faut s'adresser à la CNIL".
Il faut le faire mais il y a pas un bouton pour demander connaissance
Il y a pas un bouton mais il faut le faire
qu'on peut télécharger l'ensemble de ses informations justement
pour sortir de Google si besoin maintenant que j'y pense.
c'est important de le savoir
en tout cas c'était...
on n'y arrive pas il faut le demander officiellement à Google et
ensuite il faut s'adresser à la CNIL pour être aidé dans cette démarche.
Je vais vous faire part la de deux petits commentaires qui sont pas des
questions avant d'en poser une nouvelle alors sur le risque
totalitaire, Yves, le danger de toutes ces données
stockées porte à son avis sur tout sur l'exploitation que pourrait
faire les États de ces données si les démocraties venait à s'écrouler
bon ça effectivement on peut se poser cette questionhein quand on voit je
sais par la Corée du Nord par exemple c'est un-un usage sérieux de
l'informatique
C'est pas une démocratie qui s'écroule
mais c'est quand même euh mais enfin
En tout cas ce qu'on peut dire c'est que toutes ces données peuvent être
hackées et donc elles peuvent l'être éventuellement on va vers
des formes de terrorisme informatique c'est évident et donc
C'est encore autre chose euh de croiser toutes ces données à un usage
politique pourrait donner une redoutable pour le coup euh
transparence à tout le monde hein je sais pas si je suis clair.
Alors en principe il doit y avoir un contrôle dans les états démocratiques mais c'est vrai que
le contexte le contexte de la montée du terrorisme a tendance
à faire passer des lois on l'a vu en en août 2013 en France euh
la la la nouvelle loi militaire qui vont dans le sens d'un sinon
d'un croisement des données en tout cas de donner aux autorités
publiques la possibilité d'investiguer de façon sans
contrôle du juge de de de et de et et de façon opaque également donc il
y a des risques même les démocraties.
Alors tout toujours Yves
puisque le modèle open source pour passer à autre chose la
transparence des algorithmes n'est il pas une solution à
quant à moteur de recherche ouvert par la fondation Mozilla?
je viens de la poser.
ah, tu viens de la poser excusez moi, j'étais pris dans mon...désolé .
Bon on va dire que parmi les solutions qui sont aussi pour les
individus il y a le choix du navigateur et que un
navigateur comme ceux de Mozilla proposent déjà sinon un moteur
de recherche d'abord des moteurs de recherche qui protègent la vie
privée ça existe hein vous avez notamment cette startpage qui permet
d'utiliser Google en protégeant ses données personnelles vous avez
Ixquick, startpage, euh Ixquick et puis sur Mozilla vous avez euh
sont facilité de des des circulations en navigation privé et
donc effectivement on a quelques moyens....
Mais ces moteurs de recherche sont très peu connus
non mais on parlait tout à l'heure de nos nos
responsabilités faut que ça se ça se relayent au maximum ces choses
là puisque après tout il peut y avoir des outils...
qui sont aussi
moins efficaces tout simplement.
Non non mais qui sont vraiment tout à
fait mais qui sont quand même tout à fait utilisables et
qui sont euh peut être un tout petit peu moins efficaces plus
on les utilisera la aussi plus ils seront efficaces et qui et
qui peuvent tout à fait et servir la plupart du temps.
Une question sur les informations collectées par les acteurs
numériques en en quoi sont -elles plus problématique que celles
collectées antérieurement par des banques ou du des supermarchés
qui sont également très précises qu'est ce qui change est ce qu'il y a
un changement qualitatif, quantitatif
bah à la fois c'est exactement
le même fonctionnement c'est à dire que pourquoi est ce qu'on accepte
alors les banques c'est encore autre chose on a mais pourquoi
est ce qu'on accepte de donner facilement toutes ces données
personnelles soit-disant pour avoir euh l'accès à des soldes privées
et je je ne sais pas quelle réduction euh tout ce système là
de de de carte de fidélité etc repose sur du traitement
des données personnelles euh la différence c'est que toutes les
entreprises qui vont le faire sur le territoire français vont respecter
les consignes de la CNIL et la loi de 78 alors que euh
précisément Facebook ne LE fait pas donc il y a il y a une
différence quand même majeure" " oui tout à fait et puis j'ai envie de
dire aussi en il y a une différence d'échelle parce que là
c'est la moindre des traces qui est mis en mémoire si on appuie sur
euh Wikipedia en passant par Google sur un mot ce mot est enregistrée et
sera croisé avec d'autres données pour nous proposer avec le fameux
algorythme donc on n'est pas dans la même échelle quand même semble -t-il
que banques ou magasins ont effectivement d'ailleurs on a le choix.
Et on peut en sortir dans la cour la gérance aussi qu'on peut
en sortir essayer de sortir de Facebook c'est compliqué hein moi
j'ai fait paraître j'ai fait travailler un ingénieur là dessus c'est
compliqué ça veut pas dire que ce soit impossible mais être sûr que
toutes les données personnelles ne figurent plus sur les comptes
Facebook eh bien c'est quasiment impossible sauf à faire une
procédure en demandant à Facebook mais c'est impossible parce que
dès que vous allez vous reconnecter si vous avez fermer votre compte dès
que vous allez vous reconnecter Facebook a la grande amabilité de
conserver pendant un an toutes vos données en vous disant c'est pour
vous rendre service donc là aussi c'est toujours cette idéologie enfin
cet argument de du service supplémentaire vous n'y
aviez pas pensé vous vouliez en sortir mais en fait peut être que
demain vous allez vous vouloir y retourner donc Facebook conserve
toutes les données et c'est très très compliqué de de savoir si
les données ne ne ne ne figurent plus dans la base de données de Facebook
par exemple et probablement qu'elles y figurent. La grosse
différence avec les entreprises françaises c'est que normalement
elle ne doivent plus voilà... Non mais juridiquement juridiquement elles se
sont engagés à ce que lorsqu'on fait sortir les données elle n'y
figurent plus alors ensuite y a des problèmes de contrôle.
alors une remarque là dessus est ce que je sais pas si votre ingénieur a travaillé là dessus
mais dans quelle mesure si on supprime toutes les données sur moi
dans Facebook je n'apparaît pas en creux dans les données des autres.
ça c'est impossible ça c'est justement le gros problème c'est toutes les
données qu'on laisse et qui vont figurer parce que on a plus de 150 amis
la moyenne des des adolescents c'est euh oui c'est 150 amis sur
Facebook donc c'est vrai que contrôler ce que vont faire les 150
amis sur sur vous même c'est pas c'est pas évident surtout si on
est plus facebook.
et une autre question qui porte
on va dire sur euh sur le côté idéologique dans quelle mesure
un-un-un champ un éventuel champion un nouveau euh
un nouveau membre de GAFA Français ou Européen agirait -il
différemment des des des grosses entreprises américaines c'est à
dire dans quelle mesures si un champion émergeait sur un réseau
social européen émergeait qui qui qui prenait qui prenaient finalement
le le contrôle du monde d'une manière ou d'une autre est ce
que ça serait différent c'est à dire est-ce qu'il y a une sorte de euh
d'idéologie du numérique qui est consubstantielle au numérique ou est que
ça ne peut pas se passer autrement ou est ce que le fait d'activer des droits
différents pourrait avoir euh donner un fonctionnement
différent.
ben euh comment dire il est évident que
ce serait différent s'il respectait le droit européen et donc peut être que
si on n'a pas un géant effectivement une plateforme géante
européenne c'est peut être en partie parce que le respect du droit
européen poserait problème pour la capitalisation de toutes ces
données personnelles donc si vous voulez ça peut être ça peut être
euh donc si on arrivait à convaincre les Européens d'utiliser des
plateformes européennes qui sont plus qui serait plus qui
serait certainement plus respectueuse des données
personnelles parce qu'il n'est pas possible de faire ce que font
Facebook et Google aujourd hui en respectant le droit européen donc et
effectivement si on y arrivait elle ne fonctionnerait pas de la même façon
il reste que y a un élément qui qui resterait le même hein c'est la
matrice publicitaire ces plateformes commerciales elle fonctionnent
comme les chaînes gratuites si vous voulez dans leur dans leur
fonctionnement de base hein donc comme TF1 etc dont on connaît
euh on on sait comment le fait de euh voilà d'avoir des chaînes
commerciales alors j'ai cité TF1 mais regardez sur la TNT etc Les
les les chaînes commerciales qui repose dont le modèle
économique repose principalement sur la publicité les sms
euh les les produits dérivés, les données personnelles aussi de
plus en plus bon elles ont un certain type de programme donc euh
certaines des dérives que l'on observe sur les plates-formes
seraient également se trouveraient également forcément sur des
plateformes qui seraient européenne mais la grande différence ça serait la
possibilité de retrait enfin les éléments fondamentaux du droit euh
du droit des données personnelles et notamment la possibilité de retirer
hein le droit à l'oubli pour certaines euh pour certaines données pour
certaines voilà.
Si en deux mots pour parler un peu
brutalement est ce qu'on n'est pas un petit peu de ce point de vue là
euh colonisés en clair par les États-Unis
ben si voulez les médias pour
les États Unis ont toujours été à un outil d'influence sur le monde donc
c'est ce qu'ils appellent le soft power ça a
commencé si on peut dire avec Hollywood et ça continue avec les
GAFA donc évidemment le fait que euh qu'il y ait des accords
secrets entre les GAFA et les états-Unis pour pouvoir euh
espionner le monde si vous voulez c'est pas voilà ça fait partie de du du soft
power euh donc euh colonisés euh en tout cas on
est sous influence. Il faut il faut arriver à construire notre
indépendance mais vous voyez qu'on a changé on est plus dans le champ
dans le champ du psychologique on est sur une indépendance plus politique
oui alors oui tout à fait bon le temps passe vite on est obligé de
s'arrêter, il y aurait encore plein de questions passionnantes, il y aura quelques euh
bonus tout à l'heure qu'on mettra en ligne demain. On va reprendre la
discussion pour l'instant donc merci beaucoup j'ai j'ai
envie de de de vous suggérer de continuer à aller en ligne, de
répondre aux questions euh enrichies par le débat qu'on vient
d'avoir et participer encore plus massivement et puis vous dire que
euh ben ma foi il reste encore une semaine à se mook où certains
sont très actifs. Alors la semaine prochaine ça sera le titre bien
vivre avec le numérique avec Benoît Virole linguiste,
psychanalyste et Vincianne Zaban euh euh euh voilà merci
beaucoup.
Et à la semaine prochaine.